Aller au contenu principal

SAEIO

vernissage/Locus Puta

Durant deux mois, dans l’anonymat, l’artiste Saeio a investi un terrain de jeu à l’échelle d’une rue sous la forme d’une Zone Autonome Temporaire située dans un entrepôt SNCF à Saint Ouen.
De cette expérience indépendante des mondes de l’art, libre et expérimentale est né le projet in situ Locus Puta* 1 fonctionnant à la fois comme œuvre et manifeste pour l’éloge du graffiti tel une pratique picturale élargie, appartenant à l’histoire de la peinture, qui de manière sauvage relie «l’art à la vie».Une question toute simple en est à l’origine : comment retranscrire au plus prés l’énergie plastique et transgressive du graffiti et de ses codes au sein d’une pratique d’atelier avant son passage dans les mondes de l’art pour permettre au spectateur de saisir les enjeux plastiques, parfois invisibles, de ce phénomène ? De cette question est née une tentative comprenant une quarantaine de peintures in situ, sur murs et toiles. Le travail sur la lettre se conjuge aux gestes de disparation, de l’effacement, de superposition et de recouvrement, inhérents au statut éphémère du graffiti, qui deviennent aussi la trace des interactions qui se créent avec les pairs ou encore avec les équipes de nettoyage. La spontanéité, la rapidité, et la brutalité du geste pictural soulignent l’énergie du peintre de la vie moderne (Charles Baudelaire), qui interagit avec la ville et la justice. Enfin, la présence de motifs organiques et l’utilisation d’un style primitif cherchent à nier l’homme appartenant au monde profane du travail, dominé par le projet et l’utilité, au profit de l’animal qui ne résonne pas. Si pour Georges Bataille l’art pariétal est l’émotion d’un être en métamorphose qui mesure tout ce qu’il perd à devenir humain, l’œuvre de Saeio 29 000 ans BP plus tard nous emporte vers cette même problématique.
Est ce que le graffeur serait le paradigme du peintre sauvage de notre ère ?

A l’heure où nous divulguons ce texte, cette TAZ se dissoudra à jamais le dimanche 29 juin 2014 à 20h00
Texte / Le nouvel esprit du vandalisme.

https://lenouvelespritduvandalisme.com/

*Le titre latin Locus-puta renvoie à un passage à la fois assumé et supposé. Au IV avec JC Puta est la déesse qui préside à la taille des arbres.

During two months, in anonymity, the artist Saeio invested an artistic playground at the scale of a street under the form of a Temporary Autonomous Zone situated in an old SNCF (French railroad company) warehouse situated in Saint-Ouen.
From this experience, independent from the art worlds, free and experimental, was born the project Locus Puta* 1 functioning both as an artwork and a manifesto for the eulogy as an enlarged pictorial practice, belonging to the history of painting, which in a savage way links “ art to life”. It originated from a simple question: how can one transcribe the aesthetic and transgressive nature of graffiti and its codes into a studio practice before passing in the art world in order to allow the spectator to understand the, sometimes invisible, aesthetic stakes of this phenomenon? From this question was born a proposal, composed of over 40 in situ paintings, on walls and canvases. The work on the letter, conjugates itself with the gestures of removal and disappearance, superposition and layers that are inherent to the ephemeral status of graffiti; and which also becomes a trace of the interaction created with pairs or even clean up crews. The spontaneity, speed and brutality of the pictorial gesture underline the energy of the painter of the modern life (Charles Baudelaire), which interacts with the city and its justice. Lastly, the presence of organic motifs and the use of a primitive style look to deny the belonging of man to a profane work system, dominated by the project and utility; benefitting the animal that does not think. If for Georges Bataille, parietal art is the emotion of a being in metamorphosis who measures everything he has to lose for being a human, Saeio’s work 29 000 years late brings us to the same problematic.
Is the writer the paradigm of the wild painter of our era?

At the time when we publish this text, this TAZ will be dissolved forever Sunday June 29th 2015 at 20h00.

https://lenouvelespritduvandalisme.com/

*The latin title Locus-puta refers to a passage both assumed and supposed. At the IV with JC-Puta is the goddess who presides at the height of the trees.